MARC - Médiation Agglomération Réseau Culture

Médiation culturelle et relation au territoire

7 juin, 2012Conférence
Table Ronde le 13 décembre 2011 à 14h Université du Havre.
Co-réalisation master «Mémoire, médiation culturelle et tourisme régional» de l’université du Havre, association MARC et association étudiante Culture and Co, service culturel de l’université du Havre.

« Musiques actuelles, médiation culturelle et relation au territoire : expériences normandes »

Personnalités intervenantes :

-Grégory Pruvot, nous parlera de son expérience au sein de Art en sort à Fécamp,
-Matthieu Le Chevallier, nous parlera de son expérience au sein de l’Asso6sons à Bolbec,
-Franck Testaert, nous parlera de son expérience au sein de la Papa’s production, projet Tetris, Le Havre,

… soit des territoires ruraux et urbains, des missions et des statuts différents.

Table ronde : « Musiques actuelles, médiation culturelle et relation au territoire : expériences normandes ».
Le mardi 13 décembre 2011 à l’Université du Havre – de 14h à 16h
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La journée a été organisée par les étudiants de master 2 MMCTR, dans le cadre d’un projet tutoré. En complément de cette table ronde, un concert de Jesus Christ Fashion Barbe a été programmé à 20h à la maison de l’Etudiant, ainsi qu’une réflexion sur l’évolution des politiques et équipements de musiques actuelles sur l’agglomération du Havre et dans la région Haute Normandie. Un Public ciblé était invité, constitué d’étudiants, de professionnels, et d’élus (jauge 50 personnes).

 

 

En préambule….

La notion de médiation culturelle, issue du milieu du musée, du patrimoine ou du livre, a plus de mal à être prise en considération par le spectacle vivant (qui lui préfère les appellations de relations publiques, chargé de développement etc.). Qu’en est-il dans le milieu des musiques actuelles ?

Comment travaille-t-on sur les publics et avec quels objectifs dans vos structures ? : fidéliser, renouveler, élargir, former, divertir etc. ?

Des exemples concrets d’actions, de partenariats (réussis ou ratés!)

Les étudiants, futurs professionnels posent des questions sur les formations, les parcours, sur le travail avec les élus etc.

Florence Gamblin rappelle que son objectif principal est de réduire l’écart entre l’œuvre et les publics, favoriser la rencontre entre les cultures par différents moyens qui se différencient de la promotion.

De nombreux questionnements sont liés au secteur particulier des musiques actuelles :

existe-t-il des besoins particuliers dans ce secteur ?

le positionnement du médiateur culturel dans le secteur des musiques actuelles est-il bien défini ?

 

 

1/ Franck Testaert  de la Papa’s production (projet Tetris), au Havre :

 

Le projet Tétris a l’ambition d’être un lieu de vie plutôt qu’une SMAC (Scène de musiques actuelles), avec un club, une salle, un appartement (lieu de résidences pour artistes), un restaurant.

Programmation : concerts, goûters-concert, conférences …

 

« Une médiatrice » a été engagée pour aider à la réflexion de mise en place du projet « Fort de Tourneville » : Fazette Bordage. Franck Testaert précise ainsi, que dés le départ le mode « médiation » a été adopté pour la constitution du projet.

La mission de Fazette Bordage va maintenant être étendue au sujet de « la gouvernance » du Fort de Tourneville, en tant que lieu de création de  projets culturels réunissant de nombreux acteurs.

 

Concernant la médiation, Franck Testaert se pose les questions en ces termes :

Comment  amener le public aux pratiques artistiques ?

Médiateur ou poste de chargé des relations publiques ?

Comment définit-on le poste de médiation dans le projet Tétris ?

 

Le médiateur est chargé de :

  • développer des activités
  • développer de l’information
  • travailler autour de « la pratique » et donc tisser un lien avec les écoles de musiques, d’art et de théâtre.

Le médiateur est un chargé de relations publiques et doit faire du lien avec les pratiques artistiques.

Selon lui, pour la fédération des salles de musiques actuelles : la Fédurok, cette question de la médiation n’a jamais été vraiment développée.

Le site de la papa’s Production 

 

 

2/ Matthieu Le Chevallier, expérience de l’Asso6sons à Bolbec :

 

Depuis 2000, la diffusion de concerts s’est développée.

En 2004, la ville de Bolbec a demandé aux membres de l’association de réfléchir et mettre en place un projet. La structure s’est développée à ce moment là, autour de la répétition et de l’accompagnement des pratiques, tout en continuant à programmer une vingtaine de concerts par an.

Une sonothèque à rayonnement régional s’est créé (disponible sur internet), une web radio. La structure est également Antenne Régionale du Printemps de Bourges.

 

Pour Matthieu Lechevallier les questions autour de la médiation sont les suivantes :

Qu’est-ce que la médiation culturelle ?

Est-ce mettre quelqu’un au milieu des publics et de la culture ?

Mais qu’est-ce que la culture ?

L’Asso6sons, répond de manière non formalisées, ni modelisées à ces différentes questions, en développant des projets avec le milieu scolaire, les publics de la Maison des jeunes, qui se trouve à proximité de l’association, des structures sociales …

La structure doit permettre aux  publics d’avoir le choix de pouvoir s’intéresser à telle ou telle esthétique. Pour ce faire, par exemple,  il existe un comité de programmation, qui permet de tenir compte de « la culture de l’autre ».

Ce postulat est intégré aux étapes de construction des projets ainsi, un projet expérimental, avec 4 lycées en Haute-Normandie,  démarre avec un sondage basé sur le rapport des élèves avec la musique.

Parallèlement, la structure développe à présent des partenariats avec les différentes structures locales : culturelles (Conservatoire, Arcade …), territoriales (Caux Vallée de Seine …).

L’objectif étant que les musiques actuelles puissent se développer sur le territoire via ses partenariats, sans que cela passe systématiquement par la construction de nouveaux équipements, mais plutôt par une mobilité des publics.

Le projet général évolue au fur et à mesure.

Le site : asso6sons.com

 

3/ Grégory Pruvot,  expérience de l’association  Art en sort à Fécamp

En 2004, l’association a repris des locaux de répétition qui n’étaient pas très bien gérés.

Une refonte du projet s’est opérée avec une réflexion menée via des réunions publiques.

Actuellement la structure se compose de locaux de répétition, un studio d’enregistrement, des actions qui concernent l’accompagnement des groupes et la diffusion de concerts et d’un festival « La Mare à Thon ».

Le projet se développe avec des actions « hors son », en marge de « ce qui se joue », avec les artistes ou autour des œuvres mais surtout en partant « des gens », de ce qu’ils sont (citoyens, publics, jeunes, parents …).

La structure développe des interventions dans le champs de l’animation, pour sensibiliser les publics aux pratiques musicales : crêches, milieu du handicap, lycées, collèges et écoles, centres sociaux  …

Une attention particulière est portée au renouvellement du bénévolat, au développement du lien social : présence au Printemps de Bourges, développement d’ateliers parents/enfants, développement d’émissions de radio.

Les Musiques actuelles sont au cœur du projet mais aussi un prétexte à vivre autre chose, un vivre ensemble autrement, en favorisant la participation de chacun (la Secrétaire de l’association a 19 ans).

Le comité de pilotage du festival, très participatif, est composé d’une vingtaine de bénévoles et  pendant le festival 150 bénévoles sont actifs.

Le site : artensort.com

 

Gréory Pruvot en tant qu’administrateur du 106, la salle de concert de l’agglomération de Rouen, s’exprime, en indiquant  que pour cette structure, l’action culturelle et la médiation visent à partager une vision, à ouvrir des espaces de débat.

Il est convenu d’inviter prochainement Nathalie Cordier, coordinatrice de l’action culturelle pour le 106, pour un exposé / analyse / débat autour du projet Fast and Curious.

Le site : www.le106.com

 

4/ Quelques points de synthèse/réflexion

 

Difficile dans le secteur des musiques actuelles, de modéliser le rôle du médiateur culturel. Il est selon les structures, à la fois : animateur, chargé des relations publiques, concepteur de projets et parfois chargé de communication. Différentes tâches lui incombe en fonction de la taille, la situation géographique et son budget de fonctionnement.

Concernant les questions de médiation, tous les intervenants s’accordent à dire que les « recettes » sont effrayantes, qu’il est nécessaire de contextualiser à chaque fois et de ré- interpeller constamment le sens des actions.

En lien direct avec les questions liées à la médiation, la cohérence projets/territoires est évoquée :

Différentes logiques semblent co-exister concernant la mise en place des projets artistiques 

  • un directeur met en place un projet artistique
  • le projet artistique est mis en place en fonction d’un territoire

Les incidences de ces différentes logiques de fonctionnement sur les relations avec les publics semblent importantes mêmes si au-delà de cette partition, rien ne semble cependant très hermétique.

Sont cités en exemple : le festival d’Avignon, les CEMEA, le festival du Printemps de Bourges, les Vieilles Charrues.

Ces questions seraient intéressantes à mettre à l’ordre du jour d’une prochaine rencontre/débat.

 

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